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Archive for the ‘moyen-âge’ Category

«Il est des choses qui ne sont que des choses et d’autres qui sont aussi 
des signes (...). Parmi ces signes, certains sont seulement des signaux, 
d’autres sont des marques ou des attributs, d’autres encore sont des 
symboles» (Saint Augustin)

1. L’Unité, le principe universel     Dieu

2. Le commencement et la fin         Les deux natures en Dieu
Le bien et le mal. L’androgynie      L’ancien et le nouveau testament
La ligne droite                     Les colonnes du Temple
                                       L’alpha et l’oméga

3. L’Homme. Dieu, mais par           La Trinité. Les trois rois mages.
l’incarnation                        Les trois clous du Christ. Le Destin.
Le triangle. Le Tau.                 Les trois vertus théologales
                                       Les 3 Parques.  La Triade.
                                       Les trois degrés de la Connaissance
                                       Apprenti – Compagnon – Maître
                                       Les trois vertus théologales
4. La Terre. Le microcosme. La Foi   Les 4 parties du monde
Le carré. La croix. Le tétramorphe   Les 4 fleuves de l’Eden. Les 4 vents.
                                      Les 4 docteurs de l’Eglise
                                      Les 4 évangélistes. Les 4 éléments.

5. L’expiation. La souffrance.       Les 5 plaies du Christ.  La pomme.
La nourriture.                       Le travail. La main.
La condition humaine.                Les 5 repas du Christ.
                                       Le pentagramme et le pentacle. (contre
                                       la souffrance). Irlande, 5 routes,
                                       provinces et 5 chemins de la Loi.

6.Le Diable (le 9 des anges renversé).  Les 6 classes de démons.
Le hasard. L’étoile juive.            666 = le chiffre de la Bête. Le dé.

7. Les planètes.                     Les 7 archanges.
Les étapes de l’Initiation.           Les 7 sacrements.
Les 7 notes de la gamme                Les grades mithriarques.                 
Pallas Athéna.                         Les 7 jours de la semaine
La Grande Ourse, donc le pôle,        Les 7 vertus et les 7 vices
l’étoile polaire.  L’harmonie.        les 7 cordes de la lyre d'Appolon
L’arc-en-ciel.                         Les 7 saints guérisseurs de Bretagne
Le nombre des nombres                 77 X 7 fois = tous les nombres

8. La clarté au terme de l’initiation.  Les 8 béatitudes.
La transfiguration.  Le passage.        Les 8 prophètes descendant de la
Résurrection (8 jours après l’entrée    prostituée Rahab
à Jérusalem). L’octogone.              888 le nombre du Christ ressuscité.
L’étoile à huit pointes = la planète   Le soleil à 8 rayons.
Venus ou Lucifer  ( les 8 Rais d’escarboucle ).

9. Les anges.                        Les 9 chœurs d’anges.
Ceux qui ont reçu l’initiation.       Les 9 chevaliers Élus de
                                        la Maçonnerie. Les 9 muses.
                                        Les 9 entrés vivants au paradis juif
                                        Les 9 preux et les 9 preuses.

10. La Loi. Celle de la création      Les 10 commandements. La Justice.
(1+2+3+4 = Dieu + l’homme + terre)   Le respect ou le non-respect de
(5 vierges sages + 5 vierges folles). la Loi

11. Le péché. La lutte intérieure.    L’égarement. La solitude.
La tentation (5 + 6 = la souffrance   L’expiation, à titre personnel,
causée par le Diable).                 l’ermite                   
                                        Connotation le plus souvent néfaste.

12. Le Zodiac. La Lumière.            Les 12 pierres précieuses.
La Connaissance. Le Cercle.           Les 12 tribus Israël. Les 12 apôtres.
Le macrocosme. Le dodécaèdre.         Les 12 rayons du soleil. Les 12 mois.

13. La représentation de Dieu         Le Christ et les 12 apôtres.
(soleil +  de 12 signes).             Les chevaliers de la Table ronde.
13 = représentation de l'unité        13 à table (dernière Cène).
                                        Le Diable assistait comme 13 ième
                                        invité au sabbat des douze sorcières.

14. La généalogie du Christ           Les 14 colonnes des cathédrales.
Les ancêtres.                        Les 14 générations entre Adam et 
                                        le Christ.

16. La Connaissance de Dieu,          Le soleil à 16 rayons.
du principe des choses.
Le macrocosme + le Microcosme
(4 + 12). Le carré de  4 = La plénitude.

22. L’écriture                       22 lettres de alphabet.
                                        22 chapitres de l’Apocalypse
                                        22 livres de l’Ancien Testament

24. Les prêtres                      24 classes de lévites.
                                        24 vieillards de l’Apocalypse

30. Les jours du mois

33. L’âge du Christ                  33 boutons de la soutane.
                                        les 33 grades maçonniques.

40. Le purgatoire. Le jeune.          Le nombre de jours de carême.
                                        Moïse 40 jours sur le Mont Sinaï

50. La fête de la Pentecôte est toujours
fixée au cinquantième jour après Pâques

63. Le destin non accompli.            L’avant-dernière case du jeu de l’Oie

64. Le cube de 4                      Les 64 cases du jeu d’échecs.

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Les nombres ne servent pas qu’à compter. Pythagore disait déjà : « Tout est arrangé d’après les nombres «. Et saint Augustin a écrit que celui qui ne connaissait pas la symbolique des nombres était incapable de comprendre beaucoup de passages de l’Ecriture.

L’HOMME

Il est caractérisé par les trois étapes qui lui font passer de la Foi à la Connaissance.

Son nombre est : 3

Exemples :

  • La TRIADE                         Le Christ, la Vierge et Jean
  • La TRINITE                        N’existe que par l’incarnation

Dieu fait homme

  • Les TROIS DEGRES MACONNIQUES   Apprenti, compagnon, maître
  • Les TROIS PELERINAGES   Rome, Compostelle, Jérusalem

LES ANGES

Ils se répartissent en 9 classes  (3 triades).

Leur nombre est : 9.

Leur couleur est l’irisé, soit la décomposition de la lumière en 7 teintes :

Rouge – Orangé – Jaune – Vert – Bleu – Indigo – Violet

D’où les 7 archanges   (valeur planétaire).

Exemples :

  • En peinture, les ailes des anges sont irisées.
  • Par analogie, on aura 9 muses, 9 preux, 9 preuses, etc …

LES DEMONS

Leur nombre est le 9 (anges) renversé :  6

Ils se repartissent donc en 6 classes.

Leur couleur est celle de la mort : le gris-livide.

Corollaires :

  • Le chiffre de la Bête : 666
  • Ils ont des ailes de chauves-souris
  • La taille des diables selon la Bible : 6 coudées

DIEU

Ses nombres sont ensemble le 1 et le: le commencement et la fin, mais d’un seul monde, d’un seul temps. L’Alpha et l’Oméga.

Ses couleurs : de soleil et de lune : l’or et l’argent (il règne sur le jour est la nuit ;les ténèbres et la lumière).

Applications :

  • Le drapeau or et argent de l’église
  • Les couleur de la tiare pontificale.
  • Le blason de Jérusalem, or et argent

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CYCLE BRETON

LA QUETE DU GRAAL

 Ce petit post afin :

  •  d’aider ceux qui n’ont pas le temps de lire le millier de pages de Perceval
  • de donner envie de lire ce millier de pages à ceux qui n’en connaissaient pas le contenu
  • d’éclairer les cherchants

 

L’auteur en est Chrétien de Troyes, poète champenois, lequel raconte lui-même dans son prologue qu’il fut mandé à la cour du comte de Flandres et que c’est Philippe d’Alsace qui lui en remit en personne l’argument, sous la forme d’un manuscrit intitulé « Le conte du Graal ». Vraisemblablement appelé par Thierry d’Alsace, il arriva après la mort de celui-ci et écrivit son œuvre à Gand et à Bruges entre 1169 et sa mort, survenue quelques années plus tard. Le roman est resté inachevé, vers le 9000 ème vers. Ses continuateurs en ajouteront près de 60.000 (un milliers de pages).

Argument

1. Les enfances Perceval

Perceval est un jeune Gallois dont le père – le chevalier aux jambes brisées – et les deux frères sont morts par fait de chevalerie. Sa mère l’a élevé à l’écart et vit seul avec lui dans un manoir, au fond de la Gaste Forêt. L’enfant tient d’elle tout son savoir, d’où son innocence, sa naïveté. Un matin de printemps qu’il était parti rejoindre les herseurs de sa mère, il rencontre 5 chevaliers vêtus de couleurs différentes. Selon l’enseignement reçu, il les prend pour des anges, quand il apprend la vérité, il ne peut résister à la vocation. Il court faire ses adieux à sa mère, partant pour la cour du roi Arthur, celui qui fait les chevaliers. Sa mère s’évanouit en le voyant partir et meurt.

Comte du Graal, Paris, BnF, Ms. Fr. 12576f°1

2. Le chevalier Perceval

  • Suivant a la lettre les enseignements matériels et dans sa NAIVETE à un moutier, il pénètre dans une tente, y trouve une demoiselle au lit, lui enlève trois baisers, son anneau, mange trois pâtés de chevreuil et s’en va.
  • A la cour du roi Arthur, il exige du roi les ARMES d’un chevalier vermeil, auquel il s’est heurté en arrivant, les obtient à condition de les prendre et tue le chevalier vermeil.

Perceval tue le chevalier Vermeil

  •  Perceval arrive chez Gornement de Goort, le prud’homme qui lui enseigne le maniement des armes et le fait CHEVALIER.
  • Il parvient au château de Beaurepaire, ou Blanchefleur est assiégiée, le ravitaille et fait lever le siège en combat singulier. Blanchefleur sera sa DAME.

3. Le château du Graal

Cherchant toujours la Gaste Forêt, où il croit pouvoir retrouver sa mère, Perceval parvient à une rivière où, sur une barque, un vieux roi pêche à l’hameçon. Celui-ci l’invite en son château, lequel apparaît soudain devant lui. Il y est reçu magnifiquement par un vieillard étendu sur un lit – les jambes brisées – qui le ceint d’une merveilleuse épée. Or voici que dans la salle, qui fait soudain silence, entre un jeune homme porteur d’une « blanche lance » dont la pointe saigne, escorté de deux lustres allumés. Puis vient une jeune fille portant le GRAAL, fait d’or et de pierreries. Une autre demoiselle enfin suivait avec un plat en argent. Le cortège traverse la salle et disparaît. Il repasse chaque fois qu’on apporte un mets. Perceval a contemplé ces merveilles sans dire un mot. ¨Par « naïveté », il n’interroge pas, croyant obéir à la loi du silence. On le mène à une belle chambre, Il se couche, et s’endort. Au matin, il trouve ses vêtements et ses armes apprêtées pour son départ, son cheval sellé. Mais il n’y a plus âme qui vive. Le château est désert. Il passe le pont-levis qui se relève aussitôt. Et le château disparaît.

Cortège du Graal, Paris BnF, Ms. Fr. 12577 f°74v°

4. La pucelle sous le chêne

Perceval la rencontre, pleurant sous un chêne près du corps d’un chevalier à la tête tranchée. Elle lui reproche de n’avoir pas posé de questions, demandé qui l’on servait, à quoi servait le Graal. Il aurait alors mis fin aux souffrances du roi « Mehaigne » et provoqué le bonheur de tous ses sujets, acquis la plus grande gloire. La pucelle lui révèle qu’elle est sa cousine et lui apprend que sa mère est morte.

5. Le retour à la cour du roi

  1. Perceval retrouve la demoiselle aux 3 baisers, répare sa faute, lui restitue son anneau, bat son ami , l’Orgueilleux de la Lande qu’il envoie à la cour du roi.
  2. Il neige. Une oie sauvage, blessée par un faucon, perd trois gouttes de sang. Perceval rêve à Blanchefleur que ces trois taches rouges lui évoquent.
  3. Et essaient d’amener au roi Perceval qui rêve. Il les bat tous les deux. Mais GAUVAIN parviendra à sortir Perceval de sa rêverie et à le conduire au camp.

6. Les aventures de Gauvain

  1. Le serment de Perceval : Il ne couchera plus deux soirs de suite au même lieu avant d’avoir appris à qui l’on sert le Graal et retrouvé la lance qui saigne.
  2. Gauvain est défié en duel devant le roi d’Escavalon. En chemin, il prend le parti de la pucelle aux petites manches contre sa sœur. Invité dans un château, il y est assiégé par les communiés. Il n’obtient sa liberté qu’en s’engageant à ramener la lance à la pointe qui saigne.

7. Perceval chez l’ermite

En 5 ans, il a vaincu 60 chevaliers et n’est jamais entré dans une église. Des pèlerins lui apprennent que c’est le vendredi-saint et l’envoient à l’ermitage : l’ermite lui parle du Graal. Il lui apprend qu’il est le frère de sa mère. Perceval fait pénitence et communie le jour de Pâques.

8. Suite des aventures

Gauvain rencontre la « Mauvaise Pucelle » avec qui il fait route. Le mauvais sort s’attache à lui. Il se fait prendre son cheval. Un nautonier le fait passer en un château qu’il délivre de ces sortilèges. Le lit enchanté et la reine aux blanches tresses. Il retrouve la Mauvaise Pucelle, mais le gué périlleux l’en délivre. Retour à la cour du roi Arthur.

Perceval reçevant l’épée du roi Pecheor et procession du saint Graal

Paris BnF, Ms. Fr. 12577f°18v°

Chrétien de Troyes s’est arrêté là, sans que l’histoire soit dénouée. Ce ne sera pas en tout cas Gauvain qui trouvera le Graal, ni même Perceval qui devra céder la place à Galaad, le chevalier pur et sans reproche. Autres œuvres de Chrétien de Troyes Erec et Enide, Cligès, Lancelot ou le Chevalier à la Charrette, Yvain ou le Chevalier au Lion.

LES CONTINUATEURS 

Argument

Le Graal est la relique de la Cène et du Calvaire, confiée à Joseph d’Arimathie, transmise à son petit neveu Alain, pour qui le Christ renouvelle le miracle de la multiplications des poissons. D’où le nom de Roi Pêcheur que porte Alain et après lui, ses descendants, les gardiens du Graal. Celui-ci a été transporté en Bretagne, au château de Corbenic, dans la terre Foraine, dont nul ne sait l’accès. C’est alors que les chevaliers de la Table Ronde se lancent à la QUETE DU GRAAL.

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  1. L’homme entré en état d’éveil au premier matin du monde se retrouve dans un chaos – au sens étymologique du terme : une chose confuse, dont on n’a pas les clés – dont il est involontairement le centre.

Symbolique :  la représentation symbolique de ce chaos = terre,

était le   CARRE.

  1. Sa première démarche sera d’essayer de comprendre ce qui lui arrive, quel est ce monde parallèle, qu’il vient de découvrir. Pour ordonner ce chaos, il lui trouvera un centre, de préférence visible de loin : une montagne, un rocher, une pierre qu’il lèvera (menhir).

Symbolique :  le centre étant un point posé au milieu du carré (chaos), ordonner celui-ci, c’est tout rapporter au centre, c’est-à-dire tracer une CROIX à trabes égales.

Corollaires :  Relier l’homme à Dieu (religare) étant en principe le rôle des religions, la plupart d’entre elle se chargeront – du moins initialement – de fournir à leur adeptes un CENTRE.

Exemple  :

–      l’omphalos des Grecs.

–      La pierre (noire et carrée) de la Mecque pour l’Islam.

–      Les druides ayant choisi les menhirs, ceux-ci deviendront des clochers, uniquement dans l’Eglise occidentale et celtique. Chacun de ces clochers (un par église) sera surmonté d’une croix symbolique. Après que l’homme ait ordonné l’ESPACE terrestre sur le centre de son choix, la pierre qu’il a levée dans ce but lui permet, grâce à l’ombre projetée, d’ordonner sommairement.

le TEMPS, mais aussi de mesurer les heures du jour, de la vie.

+ Le menhir d’abord, le clocher ensuite sont en fait les styles de cadrans

     solaires géants, permettant de régler entre autres le temps de travail

     (en sonnant l’angélus), de ponctuer le rythme de la vie et de la mort.

Symbolique :  le CENTRE devenu, par la combinaison de l’ESPACE et du TEMPS mesurés, le POLE  VITAL de l’homme, n’est pas comme on pourrait s’y attendre, symbolisé par une  PIERRE.

A cela, il y a trois bonnes raisons au moins :

  1. Ce centre n’est pas nécessairement une pierre.
  2. La pierre exprime mal la notion de vie qui s’est ajoutée à celle de centre.
  3. La pierre possède une valeur symbolique différente (pierre angulaire, pierre cubique = œuvre ).

+ Dans le langage des symboles, le POLE VITAL DE L’HOMME est signifié par :

L’ARBRE  DE  VIE

Réciproque :       l’arbre en symbolique représente généralement autre chose

qu’un arbre. Il peut signifier une pierre, un lieu, un bâton,

une maison, bref tout ce qui peut servir à un homme de pôle vital.

Exemple :

Le miracle du bâton planté en terre par un saint lié à un

site mégalithique (Guidon, Isidore, Alène, etc..) qui prend

racine et devient un arbre.

Selon le type de pôle vital, il existera une espèce d’arbre adaptée. D’où, une symbole de l’arbre.

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DE LA SYMBOLIQUE THEORIQUE A LA SYMBOLIQUE PRATIQUE


L’histoire nous dit que c’est l’empereur Maximilien d’Autriche qui demanda de peupler les canaux de Bruges de cygnes en l’honneur de son prévôt Pierre Lanchals. En fait la ville avait racheté début du XVe siècle au comte de Flandres les droits d’entretenir des cygnes en ville.

L’histoire est curieuse à plus d’un titre, officier chargé de faire respecter à Bruges les ordres du souverain, il fut décapité le 22 mars 1488 par les bourgeois révoltés. L’homme à la tête coupée avait nom de LANCHALS, ce qui signifie justement LONG-COU. Il portait des armoiries prophétiques : un cygne blanc nageant en ondes d’azur, la tête et le col sur un coupé de gueules, ou de sang. Ses descendants n’acceptèrent jamais d’autres titres que celui de chevalier. En sorte qu’il est permis de se demander si pareille résolution des Lanchals ne prétend pas suggérer certain mystérieux rapport avec la même geste médiévale du « chevalier au cygne ».

 

Que Philippe le Bon acheta en 1462 au plus célèbre fabricant de tapisseries tournaisiennes le »chevalier au cygne » montre bien l’importance de cette légende. Pasquier Grenier, le fabricant tenait aussi une succursale à Bruges et devait donc bien connaître la geste en question.

 

Il ne faut pas mépriser les légendes. Elles réclamaient autrefois des moines, à qui on les contait aux repas, une attention particulière car un savoir s’y dissimulait, réservé à d’aucuns initiés. Nos ancêtres se sont relayés pour nous transmettre sans y rien modifier, ces chroniques des âges les plus reculés de la mémoire.

 

La chapelle funéraire de Lanchals, en tout cas, existe bien dans la collégiale Notre-Dame de Bruges. En clef de voûte nage en ondes le cygne emblématique.

 

Six arêtes en retombent, pour les six frères et sœur d’ Hélias dont l’oiseau-fétiche est répété au mur dans un écu penché. Là reposent les os brisés du décapité. Mais le hasard n’est pas en cause pour le bourrelet de chevalier sur le casque, ni pour le cygne, issant en cimier comme s’il avait le col tranché, non plus que pour la chaîne, passée autour du gorgerin. Tous les éléments de la légende sont là réunis.

 

A propos de ce collier, les historiens rapportent un détail également significatif. Au moment de monter les degrés de l’échafaud Pierre Lanchals argua publiquement de sa qualité de bourgeois de Bruges, pour exiger la restitution d’une magnifique chaîne d’or qu’on lui avait indûment arraché du cou. Puis il chargea son confesseur de la porter à sa femme.

Singulière présence d’esprit chez un homme qui va mourir, que d’assurer par un dernier geste la transmission du secret dont il est dépositaire, et de montrer qu’à l’instar des sept enfants d’Oriant, se changeant en cygnes pour peu qu’on leur ôtât leur collier d’or, il partait à son tour émigrer vers la contrée polaire des étoiles.

Or de ce secret, le duc Philippe de Bourgogne n’ignorait rien quand, dès 1430, dans cette même ville de Bruges, il avait passé au cou de vingt-trois de ses compagnons le collier d’un ordre qu’il fondait à l’emblème de la Toison d’Or.

Cette chaîne en or massif des nouveaux chevaliers, dont ils ne pouvaient se départir un seul instant, sous peine d’une messe à quatre sous. Leur manteau écarlate était brodé de l’énigmatique devise AULTRE N’ARAY, sur le sens de laquelle nombre d’historiens se sont penchés, sans remarquer que c’étaient là, très simplement les paroles du roi Oriant à la fée Béatrix, au vers 131 du « chevalier au Cygne.

 

Comme beaucoup de choses symboliques vont par trois je ferais un troisième post sur le sujet : Vision énergétique de N-D de Bruges

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CYCLE DE CHARLEMAGNE

GESTES DE GODEFROID DE BOUILLON

XIIIe siècle

Argument

Dans sa nacelle tirée par un cygne, le chevalier au cygne aborde au palais de Charlemagne qui, étant allé pêcher avec son conseiller Nivelon, le voit arriver. Ne parlant pas le Franc, il porte un message au cou, demandant du service à l’empereur. Celui-ci lui offre la main de sa sœur. Mais elle meurt, pendant qu’il est parti avec l’empereur, guerroyer contre les Saxons. Là, le vieux duc de Clèves le prie d’aller saluer sa fille BEATRIX, au château de Nimègue. S’il reste plus de trois jours, il devra lui remettre un message scellé. Le chevalier dépasse le terme des 3 jours et tombe éperdument amoureux de Béatrix. Il l’épouse. Le message avait averti la belle qu’elle ne pourrait questionner le chevalier sur ses origines, sous peine de le perdre pour toujours. Elle finira par poser un jour la question fatidique.

Avant de partir sans retour, le chevalier au cygne lègue :

        À ses trois fils :

  •        l’anneau     à Conrad de Hesse, d’où les landgrave de Thuringhe Sainte Elisabeth
  •  ses armes  (écu,épée,lance) à Thierry (Didier) de Clèves, époux de la comtesse de Hainaut.
  • son cor       à Gobert de Looz, alias Godefroid, tige des comtes de Louvain et ducs de Brabant.

 

        À sa fille,     

  • l’Ardenne    dont il avait été fait duc (alias la Lorraine)

LA NAISSANCE DU CHEVALIER AU CYGNE

Oriant, qui règne entre l’Escaut et la Meuse, se perd à la chasse et rencontre près d’une source la fée Béatrix. Il l’épouse à la fureur de la reine Matabrune, mère de sa première femme. Or Béatrix accouche de 7 jumeaux, dont une fille Rose. Tous portent au cou une chaîne d’argent (ou d’or). Matabrune remplace les nouveau-nés par des chiots, fait emprisonner Béatrix pour sorcellerie et exposer les enfants à la mort, au fond d’une forêt. Mais un ermite les recueille et les élève. Prévenue, Matabrune envoie un sicaire arracher leur chaîne à six des enfants, ce qui a pour effet de les changer en cygnes. Le septième, Hélias (Elioxe) est heureusement absent. Ayant échappé au sort de ses frères et sœur, il se fait le champion de sa mère Béatrix, la délivre et récupère de justesse les chaînes qu’un orfèvre s’apprêtait à fondre, sauf une. Seul des sept, Esmérès ne retrouvera pas sur-le-champ forme humaines et, pendant un certain temps, tirera la barque de son frère.

Appartiennent à cette geste, outre les deux poèmes ci-dessus :

Les Enfances de Godefroi

Les Chétifs

La chanson d’Antioche

Jérusalem

Le thème

La lutte entre:

  • les traditions Celtiques (le chevalier au cygne)
  • les Germains représentés par leurs peuples extrêmes
  • les Saxons
  • et les Francs (Charlemagne) tentant de faire l’amalgame, mais parfois mal conseillés par les seconds.

C’est une tentative de codifier la symbolique occidentale, en fondant ensemble ses principaux courants.

Le symbolisme du cygne

  • Le cygne est la forme prise par les êtres de l’autre monde, s’il leur faut pour une raison ou l’autre, pénétrer dans le monde terrestre.

Les cygnes :

  •  ont une chaîne au cou. S’ils la perdent, ils retournent dans l’autre monde.Ce collier est d’or (jour) et d’argent (nuit).
  • viennent du nord et y retournent. Ils habitent le pôle terrestre ou céleste, HYPERBOREE : l’autre monde, par-delà le pôle.

7 cygnes = la constellation polaire, la GRANDE OURSE.

Autres symboles

+ La Chaîne

  • ou le collier = symbole du groupe, de la CONFRERIE, d’un ordre, d’une société secrète.
  • l’ordre de la Toison d’Or prend pour collier une chaîne de briquets. Son souverain et fondateur prend pour devise    le vers 131 Chevalier  au Cygne : AULTRE N’ARAY. Les chevaliers de la Toison d’Or ne pouvaient en aucun cas enlever leur collier.

+ L’anneau

  • signe de reconnaissance = la famille, la noblesse, les armoiries.
  • voir aussi l’anneau de Polycrate : ce roi, favorisé par la chance, veut la tenter. Il jette son anneau à la mer (dans une fontaine, une source). Un poisson le lui rapporte (armoiries d’Orval, Mélusine). Mais on ne peut tenter le destin. Vaincu par Darius, il fut crucifié (le Christ, le Graal).

+ Les armes

  • épée, écu, lance : la chevalerie, le tournoi, la guerre.
  • Attributs du guerrier, du soldat, du chevalier.

 Rare curiosité, grande panoplie de chevalier appelé Cabinet d’Armes et qui montre autour du tabard noir à deux chevrons d’argent, le heaume sommé d’un chevalier marin, les gants, l’épée et les éperons.

+ Le cor

  • la chasse, activité du chevalier en temps de paix.

+ La rose

  •  symbole de la Connaissance.
  • rose  =  zodiaque, cercle (dessinée de haut).
  • rose  =  Graal. Son calice recueille la rosée céleste, comme le Graal le sang du Christ (dessinée de côté : pas obligatoire) ou à 5 pétales (plaies du Christ) ou rouge.

 

Corollaires

Le thème du chevalier au cygne, disparaissant à la question de sa femme est la réciproque de la légende de Mélusine. Hélias, le chevalier au cygne et duc de Lorraine, deviendra dans les traductions germaniques Lohengrin (contraction de Lotheringen). Nivelon, conseiller de Charlemagne, devient Nibelung.

Cette petite analyse afin que les curieux puissent continuer à s’instruire et que les cherchant puissent trouver.

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La roue brisée

L’aventure genevoise de leur aïeul de Vélorgues avait laissé aux Nostredame d’autres séquelles que leur patronyme. Petit-fils d’une Juive et fils d’un converti, Jaume, le notaire, sera sa vie durant astreint à payer l’impôt sur « les nouveaux chrétiens descendus de vraies tige et race judaïque et hébraïque «. Les premiers à y échapper seront Michel et ses frères, n’ayant plus qu’un huitième de sang juif dans les veines, au niveau de l’arrière-grand-mère Ben Gasson.

Cet accident généalogique, ils ne l’ignoraient point, s’avèrerait un réel handicap le jour où en vue d’une éventuelle reconnaissance de noblesse, il leur faudrait étaler les huit ou seize quartiers honorables nécessaire. C’était gênant. Aussi et même s’il lui arrive de faire quelques timides allusions à certains dons hérités de la tribu d’Issachar, Nostradamus ne perd-il pas une occasion de lancer dans ses Centuries l’anathème sur cette ville de Genève d’où vient tout le mal. Il lui prédit les pires fléaux, la faim, la peur, la destruction en une dizaine de quatrains dont le plus connu passe pour menacer dans l’avenir les dépôts de devises qui font la richesse de ses habitants.

Nostradamus ne se borne pas à maudire Genève. Il clame à la moindre occasion son attachement inconditionnel et fervent à la religion romaine. C’est que trop souvent, les Juifs convertis et leur progéniture se voyaient soupçonnés de n’avoir renié la synagogue que du bout des lèvres. Aussi son père le notaire ne va-t-il pas craindre d’afficher publiquement, au vu et au su de quiconque, sa rupture d’avec ses ancêtres circoncis en se choisissant pour armoiries un meuble parlant : une roue brisée !

Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire, le peuple Juif a porté sur le manteau une roue jaune, communément appelée rouelle. Briser dans son blason cette marque dont nul n’ignorait le sens, était à la fois un geste significatif et courageux.

Michel de Nostredame usa donc après son père d’un écu de gueules à une roue d’or de huit rayons, la jante brisée à chaque séparation, qu’il écartela aux armes de sa mère, plus anciennes et étant une tête et col d’aigle de sable sur champ d’or. Plus tard et pour s’en faire une devise, il empruntera à un temple païen sa dédicace SOLI  DEO qui lui plaisait pour son ambiguïté. Car elle peut s’interpréter au gré du lecteur, selon qu’il traduise SOLI par seul, sol ou soleil. En outre l’aigle des Saints-Remy n’était-il pas dans le langage symbolique, le seul animal de la création à pouvoir regarder et fixer l’astre du jour sans être aveuglé ?

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Ici un rare exemple ou le monde celtique a résisté à l’église de Rome

 

Depuis vingt siècles et plus, les cierges continuent à bruler devant un menhir. C’est un étrange oratoire debout dans les champs, dédié à un bienheureux dont vous ne trouverez trace dans aucun missel, saint Mort . . .

D’où viennent les pèlerins de saint Mort ? Pas une signalisation ne renseigne cet hameau perdu aux confins de Coutisse et de Haillot. Pourtant quand on pousse la porte du sanctuaire, il n’est pas rare d’entrevoir une ombre agenouillée. Et si vous n’avez pas fait grincer l’huis, peut-être verrez-vous l’ombre se lever, approcher furtivement de l’autel, se courber et baiser dévotement par un trou ménagé à cet effet, une pierre sortant du sol. Autour de l’ouverture, il est écrit en grandes capitales :

 

       L’AN   613   DE  CE  LIEU  ST-MORT  MONTA  AUX  CIEUX

 

613  ?  La date ne vous dit-elle rien ?  Cette année-là, il ne s’est pourtant passé qu’un seul fait digne des tablettes des tablettes de l’Histoire, hors l’ascension de saint Mort, la mort en Bourgogne d’une vieille dame octogénaire, liée nue par les cheveux à la que d’une jument indomptée et trainée, selon la légende, jusqu’au pied d’une de ces pierres druidique, où elle expira : l’horrible supplice de la reine Brunehaut !

 

Et l’histoire locale ici, nous est rapportée à la fin du seizième siècle par le théologien Molanus .    

«  Au dire de nos ancêtres, c’est près d’Andenne qu’il vint au monde, mort. Mais avec la permission divine, il retrouva la vie et fut déclaré au baptême : Mort né. Miraculé, il vécut modestement dans les bois, en compagnie d’hommes frustes, qu’il aidait dans la fabrication du charbon de bois. Puis il se retira en ermite dans ces mêmes bois d’Andennes, où il passa saintement ses jours, jusqu’au dernier. « 

 

L’ermite mourut octogénaire, ceci impliquant qu’il ait eu le même âge, qu’il soit né la même année que la reine Brunehaut. Les coïncidences ne s’arrêtent pas là ; son trépas, survenu comme celui de la reine d’Austrasie près d’une pierre, s’assortit également d’une déroutante affaire de chevaux. Et en pareil cas le moindre détail est à retenir.

 

«  Un jour, comme on ne le voyait plus, les voisins organisèrent une battue et le découvrirent mort. Ils voulaient transporter sa dépouille à  Andenne. Mais les chevaux, Dieu aidant, se rebiffèrent. Par contre, tournés vers la ville de Huy, ils gagnèrent sans plus de révolte l’église Saint-Jean l’Evangéliste. C’est là que son corps repose, honorablement inhumé entre deux piliers de la nef « 

 

Suit alors la description du tombeau du Mort, qui n’est pas sans intérêt. Car sur sa dalle funéraire et sous une statue du saint en tenue d’ermite avec chapelet et bâton, se voyait

«  une grande pierre posée sur deux supports, en manière d’une table d’autel « 

Rien de moins qu’un dolmen dans l’église, mais un dolmen devant lequel au seizième siècle, d’étranges rites se perpétuaient . . .

 

«   …. Les pèlerins qui y affluent, déposent des offrandes pour être délivrés de leurs calculs, maux de tête, de dents, douleurs aux jambes et autres maladies. Ils y offrent des ex-voto en cire ou en métal, jambes, couronnes, bras, comme aussi des fers de prisonniers, du gros sel, des pièces de monnaie, des figurines de poules et de poussins, etc …   « 

 

En quatre siècles, les ex-voto avaient perdu toute valeur de symboles. L’intelligence du sacré s’était effritée, le temps de la superstition venu. Mais le plus incroyable est que l’on voit se répéter un rite que j’ai vu en Bretagne, à Saint Gildas. Cette pierre-ci, comme l’autre, on venait toujours la gratter, pour récolter un peu de poudre à guérir ! Une cuillère en fer-blanc est mise gracieusement a la disposition des fidèles.

  Belgique, province de Namur, commune de Ohey.

 

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Quel est le fameux instinct naturel que le prophète provençal jugeait autant indispensable à la voyance que l’influence des astres ?

Il s’en  est heureusement expliqué dans sa lettre à Henri II, en préface à ses trois dernières Centuries, quand en tentant d’exposer au souverain sa manière de prospecter l’avenir, il lâche son secret : « Il est vray, Sire, que pour mon naturel instinct qui m’a esté donné par mes avites . . .  « .

Voilà donc l’origine, la clé de ses voyages hors du présent : ses avites, ses antiques progénitures comme il dit ailleurs, bref ses ancêtres à lui. Allons donc faire un petit tour et établir la généalogie de la famille si étrangement douée des Nostredame.

Dieu merci, il existe encore des archives en Provence, et des généalogistes. En outre les Nostredame ne sont pas inconnus à Saint-Remy , petit bourg emmuraillé à quatre lieues d’Avignon, au pied des Alpilles. Jean, frère cadet du prophète, est procureur à la cour du parlement de Provence. Il écrit et publie aussi, c’est une manie chez eux, mais s’intéresse à l’histoire de sa province et aux vieux poètes occitans, dont il recherche les œuvres et la vie. L’un prospecte le passé, l’autre le futur. Quant au présent, ce sont les frères et sœurs, plus de dix, confortablement alliés à la bourgeoisie et à la petite noblesse du pays.

Jaume de Nostredame, l’auteur de leurs jours, est notaire à St-Remy. Un beau matin, il était arrivé d’Avignon pour les beaux yeux et la dot d’une orpheline, Renée de St-Remy, qui coulait là de paisibles années chez son grand-père, médecin de son état et receveur des domaines du roi de Provence. Il l’avait épousée et s’était retrouvé nanti d’une charge de tabellion. Sa nouvelle famille qui tirait son nom du lieu, avait des prétentions nobiliaires. Elle disait descendre d’un troubadour jadis fameux pour avoir été le héros d’une tragique histoire d’amour : Peyre de San-Romiech.

Du sang de leur mère, issue de Reynier de Saint-Remy et de Béatrice Tourrel, les Nostredame garderont un côté poète et le goût d’écrire ; mais aussi l’amour de la chaude terre provençale, de son passé, de ses traditions et de sa langue d’oc dont Michel use parfois dans ses quatrains. Passionné de littérature occitane, Jean composera entre deux chansons une volumineuse Histoire de Provence, qui développera encore son neveu César, peintre, poète et généalogiste à ses heures. On y lit notamment le texte original de l’ordre d’arrestation des Templiers, signé en 1307 par Philippe le Bel. Ayant fait ses preuves de noblesse, César qui avait épousé une dame de Grignan, recevra de Louis XIII le titre de gentilhomme ordinaire de la chambre du roi.

 En ligne paternelle cependant, les Nostredame étaient d’extraction bien plus modeste. Né en Avignon vers 1427, Jaume était le fils d’un marchand de grains qui curieusement, ne s’appelait Pierre de Nostredame que de fraîche date. Exactement depuis qu’ayant voulu épouser une jeune citadine prénommée Blanche, il lui avait fallu se soumettre d’abord au rite chrétien du baptême. Son nom véritable, c’était en effet Ben Gasson et il était circoncis. Mais l’histoire n’est pas aussi simple.

Pour y voir clair, il faut remonter à l’aïeul, commissionnaire en grains originaire du Comtat Venaissin, parti trafiquer à Genève autour de 1430. Cet Arnauton de Vélorgues n’était pas juif, mais par opportunité semble-t-il, avait convolé là-bas avec une dame Ben Gasson, plus très jeune et veuve d’un sieur von Fallerenq dont elle avait postérité. Le petit Gassonnet avait vu le jour en Suisse, ayant reçu pour des motifs de religion le nom de sa mère. Elevé selon la loi de Moïse, il avait été très tôt en la synagogue avec Benestruga, fille de Ricavus. Puis la mère était morte. Arnauton ne s’était pas intégré à la communauté israélite genevoise. Il était rentré au pays vers 1455. Gassonnet avait suivi l’auteur de ses jours, plantant là sa femme sur les rives du lac Léman.

En Avignon, le père s’étant promptement remarié à une chrétienne, le fils se met en tête d’en faire autant. Mais voilà, il y a d’abord l’épouse à répudier, puis son mariage étant nul aux yeux de l’Eglise, le baptème à demander. C’est l’occasion d’abandonner comme la coutume le permet, ce patronyme gênant de Ben Gasson. Moité parce que la famille ne tient guère à lui voir porter un nom des Vélorgues à cause d’un demi-frère, Tristan, qu’on retrouvera plus tard chirurgien-barbier à Marseille et dont Jaume héritera, moitié parce que Blanche, la Dame de son cœur, porte le doux nom de Sainte-Marie, le néophyte adopte celui de la paroisse où le rite s’accomplit, Notre-Dame-la-Principale. Avec Pierre de Nostredame, une nouvelle lignée vient de naître qui fera parler d’elle pendant des siècles.

Le prophète provençal se rattachait, sans d’ailleurs s’en cacher, à la belliqueuse descendance d’Issachar, une des tribus d’Israël disparue pendant la captivité de Babylone, celle des douze qui avait l’âne pour emblème et dont selon les Paralipomènes, les hommes étaient sages, expérimentés et « habiles à discerner les signes du temps… « 

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Si d’un côté le Midi était devenu dangereux pour Nostradamus je pense que pour répondre à ses interrogations le Nord de l’Europe avait des choses à lui offrir. A regarder de plus près il y trouvait l’école d’occultisme d’Ulrich de Mayence dans la vallée du Rhin. Cornélius Agrippa n’avait-il pas enseigné à Metz et Paracelse à Strasbourg. Or sur la Lorraine et le Barrois, unis il y a peu encore au royaume de Provence, régnait le duc Antoine, dit le Bon. Singulière figure que cette Antoine de Lorraine, on montre toujours dans son palais de Nancy le curieux lit à baldaquin, en bois doré entremêlé d’armoiries, de devises, d’hiéroglyphes et de cryptogrammes. Un soir d’hiver en 1539 on vient le mander d’urgence dans le Barrois pour venir soigner l’abbé de l’abbaye d’Orval. Grace à ses connaissances en plantes médicinales les Cisterciens l’ont prié de rester étudier chez eux. Il y est resté cinq ans pour écrire ces Centuries. Mais il n’y avait pas que le jardin des Simples. Il y avait trois secrets à Orval. Les bénitiers, l’anneau d’Orval et surtout l’abbatiale (détruite). Y était représenté : chaque astre correspondait à une plante qui elle correspondait à un endroit qui correspondait à un organe. Et puis il y avait l’immense bibliothèque des moines. Je pense à Jamblique et l’Egypte. Un autre volume récemment imprimé en latin pour les Bénédictins de Wurtzbourg a également capté son attention. C’est la « Steganographie » où le maître d’Agrippa, l’abbé Trithème expose un ensemble de codes et de systèmes cryptographiques divers. Voilà de quoi chiffrer le flot de prédictions.

Bon je vais faire bref en quelques lignes ….. L’Abbé Thrithème explique le procédé de cryptage de la scytale, employé par « Archimèdes Syracusien « Après, pour ceux qui n’auraient pas eu tout compris, il existait en parallèle une sorte de « livre du maître » réservé aux initiés et curieusement intitulé « Clavicule de polygraphie ». Cette petite clé apprenait par exemple au candidat décrypteur que le mot « volatile » désignait ici du papier blanc, transformé en « pie » aussitôt qu’on y avait inscrit le texte codé. Mais la Clavicule nécessitait à son tour des éclaircissements contenus ceux-là dans une « Exposition de l’œuvre » laquelle renvoyait pour sa part le lecteur, selon qu’il préférait le grec ou le latin, soit aux « Nuits attiques » d’Aulu-Gelle, IX-17, soit à Plutarque et à ses « Vies Parallèles », ou il expose à propos de Lysandre, l’usage que les Lacédémoniens faisaient de la scytale. Selon les traités des Anciens, un cryptogramme bien conçu est pareil a un fruit. Quand on l’a pelé et qu’on a dégusté la pulpe, il faut se garder de jeter le noyau. Car c’est en brisant la coque qu’on trouvera dessous l’amande qui est le vrai secret. Pour répondre à ta question qui est le « Grand Pontif » C’est le titre de Pontifex maximus Qui est réservé au pape – également appelé Souverain pontife (Summus pontifex : pontife suprême) ou Pontife romain (Pontifex romanus) – évêque de Rome, héritier du pouvoir des empereurs romains. Je pense que c’est le pape dont il parle, dans le quatrain II, 97 c’est le Romain Pontife.

Quant au sens caché de l’ensemble du quatrain il reste les longues soirées pour décrypter le quatrain.

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